Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Le candidat à la présidentielle vénézuélienne Edmundo Gonzalez Urrutia réaffirme son opposition féroce au camp de l’actuel chef d’Etat, Nicolas Maduro. Dans une lettre ouverte publiée mercredi 7 août sur le réseau social X, il affirme qu’accepter la convocation du Tribunal supérieur de justice (TSJ), qui souhaitait l’entendre ce jour à 11 heures (17 heures, heure de Paris) au sujet des résultats contestés de l’élection présidentielle, reviendrait à « mettre en danger non seulement [s]a liberté mais aussi, plus important, la volonté du peuple vénézuélien exprimée le 28 juillet », date du scrutin.
Nicolas Maduro, proclamé réélu par le Conseil national électoral (CNE), a en effet lancé une procédure devant le TSJ pour faire « valider » sa victoire. « Le citoyen Nicolas Maduro Moros, qui a déposé un prétendu recours devant la chambre électorale, a déclaré publiquement (…) que si je ne comparaissais pas j’encourrais des responsabilités juridiques, et que si je comparaissais et déposais des copies » des procès-verbaux « il y aurait également de graves responsabilités pénales », affirme Edmundo Gonzalez Urrutia.
Le candidat de l’opposition, ciblé par une enquête criminelle du parquet vénézuélien, s’interroge : « S’agit-il d’une procédure impartiale et respectueuse du droit ? Suis-je condamné d’avance ? » Signant sa lettre depuis la capitale, Caracas, l’homme politique n’a pas été vu en public depuis plus d’une semaine, alors que le président Maduro le traite régulièrement de « criminel ». Ce dernier doit de son côté être entendu vendredi.
Evoquant sa « vulnérabilité absolue », le candidat de 74 ans, qui avait remplacé au pied levé Maria Corina Machado, la cheffe de l’opposition déclarée inéligible, se fait régulièrement traiter de « criminel » par M. Maduro. M. Gonzalez Urrutia risque une arrestation notamment depuis que le parquet a ouvert une enquête contre lui et Maria Corina Machado pour « usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l’insurrection, association de malfaiteurs ».
« Il est constaté que le citoyen Edmundo Gonzalez Urrutia ne s’est pas présenté. Il est important que sa non-comparution et son non-respect de la convocation soient consignés dans le procès-verbal », a déclaré la présidente du TSJ, Caryslia Rodriguez, au siège de la haute juridiction. La réélection de Maduro a été proclamée par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a toutefois pas donné le détail du vote des bureaux.
La Cour suprême, qui a convoqué tous les candidats, ainsi que d’autres responsables, dans le cadre de sa saisie par M. Maduro, a annoncé qu’elle se donnait « quinze jours prolongeables » pour rendre une décision. M. Maduro a rendez-vous vendredi. D’autres représentants de la coalition de l’opposition ont répondu mercredi à l’appel du TSJ. Le gouverneur de l’État de Zulia, Manuel Rosales, qui avait retiré sa candidature pour soutenir celle de Gonzalez Urrutia, a déclaré à la presse : « Nous exigeons le respect du vote », demandant au CNE de « publier les résultats définitifs ».
Le Tribunal supérieur de justice comme le CNE sont considérés aux ordres du pouvoir par l’opposition, mais aussi par la plupart des observateurs. Le Conseil national électoral a ratifié le 2 août la victoire de M. Maduro avec 52 % des voix, sans toutefois rendre publics tous les procès-verbaux des bureaux de vote de l’élection, assurant avoir été victime d’un piratage informatique.
Lundi, le président du CNE, Elvis Amoroso, a déclaré avoir remis ces procès-verbaux au TSJ. Et ce sont ces procès-verbaux, ainsi que le décompte bureau de vote par bureau de vote, que réclament l’opposition et une partie de la communauté internationale. D’après les opposants de Nicolas Maduro, qui ont publié les procès-verbaux obtenus grâce à leurs scrutateurs — dont la validité est rejetée par le président sortant —, M. Gonzalez Urrutia a remporté l’élection avec 67 % des voix.
Les troubles qui ont suivi la proclamation de la victoire officielle de M. Maduro ont fait vingt-quatre morts depuis le 28 juillet, selon un bilan actualisé et rendu public mardi par des organisations de défense des droits humains, dont la division Amériques de Human Rights Watch.
Dessin animé à son effigie, produits dérivés, bains de foule… Nicolas Maduro avait mis toutes les chances de son côté pour être réélu pour un troisième mandat à la tête du Venezuela. Et il a obtenu le résultat escompté dimanche 28 juillet, en dépit des sondages qui le donnaient perdant.
Quelques jours après les résultats du scrutin, lundi 29 juillet, difficile d’y voir clair. Si la victoire du président sortant a été officiellement annoncée par le Conseil national électoral, neuf pays d’Amérique latine réclament un « réexamen complet des résultats ». L’opposition refuse de reconnaître les résultats officiels, qui annoncent 51,20 % des suffrages en faveur de Nicolas Maduro. Selon elle, c’est son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui aurait remporté l’élection, avec plus de 70 % des voix.
Dans cette vidéo, nous faisons le point sur le contexte politique de cette élection contestée et sur les critiques émises, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, à l’encontre de l’héritier chaviste.
Pour en savoir plus sur la crise économique qui secoue le pays depuis le milieu des années 2010, nous vous recommandons le décryptage ci-dessous.
Les vidéos explicatives qui composent la série « Comprendre en trois minutes » sont produites par le service Vidéos verticales du Monde. Diffusées en premier lieu sur les plates-formes telles que TikTok, Snapchat, Instagram et Facebook, elles ont pour objectif de remettre en contexte les grands événements dans un format court et de rendre l’actualité accessible à tous.
Le Monde avec AFP
Contribuer